Prochainement...

Au moment où j’allais quitter le village avec mon fils, j’ai soudainement aperçu un vieil homme assis sur le toit de la maison. Avec son turban sur la tête et sa canne à la main, il regardait la maison qui brûlait d’un air triste. En regardant les rides de son visage et son expression de douleur, on pouvait comprendre ce qu’il avait vécu au cours de sa longue vie. Chaque ligne sur son visage reflétait une histoire de douleur de ce peuple. On ne savait pas combien de fois il avait été témoin ou acteur de telles tragédies tout au long de sa vie. Qui sait ce qu’il pensait maintenant ? Il devait sûrement revivre toutes les barbaries, les cruautés et les atrocités qu’il avait vues et subies, en les revoyant avec toute leur horreur dans son esprit.

Je me suis souvenu des nuits passées à errer dans les rues, de mes jours au stade et des amis pour lesquels j’étais prêt à tout. Mais maintenant, ces endroits et ces personnes me semblaient bien étrangers. Les souvenirs qui les accompagnaient semblaient flous et lointains. Je me suis rendu compte que j’étais un étranger dans mon propre pays, la junte militaire ayant effacé tout ce qui avait un sens pour moi. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que cela ne pouvait pas durer éternellement. Les souvenirs et les gens pourraient disparaître, mais l’histoire ne peut être effacée. Les personnes qui ont vécu ici et les moments qu’elles ont partagés restent gravés dans nos coeurs. Nous ne pouvons pas laisser la junte militaire effacer notre passé, notre culture et notre histoire.